Pour un Québec aussi français que l’Ontario est anglais

Article paru dans L’Action nationale (septembre 2007, p. 20-33) sous le titre :


Les 30 ans de la loi 101 : Le Québec est-il désormais aussi français que l’Ontario est anglais? [1]

par Michel Paillé [2]


Selon le biographe de M. Camille Laurin, le premier ministre du Québec, M. René Lévesque, avait promis, lors de la campagne électorale de 1976, de « faire du Québec une province aussi française que l’Ontario est anglaise » (Picard 2003, 241). Il s’agissait alors « de revoir la controversée loi 22 » (ibid., 240) votée par le gouvernement Bourassa en 1974. Confié à Camille Laurin, ce mandat linguistique allait conduire à la loi 101 (26 août 1977).

On a évoqué plusieurs fois la comparaison Québec/Ontario au cours de l’année 1977. S’adressant en octobre au Department of Political Science, (Dalhousie University, Halifax), M. Laurin l’a affirmé clairement en ces termes : « On l’a assez répété, il est normal que le Québec soit aussi français que l’Ontario est anglais » (Laurin 1977, 137).

Dans ses discours, M. Laurin avait sans doute à l’esprit une étude qu’il a déposée à l’Assemblée nationale en juillet 1977 : « Quelques données démographiques sur un Québec aussi français que l’Ontario est anglais » (Duchesne 1977). Dans cet ouvrage devenu depuis un point de référence, l’auteur a comparé, à partir du recensement de 1971, les deux provinces à propos de la connaissance du français et de l'anglais ainsi que sur les langues les plus souvent utilisées à la maison. Si certains éléments de cette comparaison sont souhaitables pour le Québec, d’autres par contre servent de repoussoirs [3].

En ce 30e anniversaire de la Charte de la langue française, nous ne disposons pas encore des données linguistiques du recensement de 2006. Force est donc de nous en tenir au recensement de 2001. Bien que nous couvrirons une période de 30 ans (1971-2001), elle sera décalée de six ans par rapport au temps écoulé depuis la loi 101 (1977-2007).

À partir des données du recensement de 1996, nous avons fait, il y a quelques années, une première mise à jour de l’analyse du démographe Louis Duchesne. Publiée en France, notre contribution est passée inaperçue au Québec, sauf lors d’une recension (Cardinal 2006). Dans le présent article qui n’a pas la prétention d’être exhaustif, nous limiterons les aspects conceptuels, méthodologiques et critiques au minimum [4]. Nous ne présenterons que deux tableaux alors que l’on pourrait les multiplier [5].


La connaissance du français et de l’anglais

En 1971, le Québec surclassait nettement l’Ontario relativement à la connaissance du français et de l'anglais : près de 28% des Québécois pouvaient parler le français et l’anglais, contre moins de 10% de la population ontarienne. L’Ontario dénombrait plus de 87% d’unilingues anglais tandis que l’on ne recensait que 61% d’unilingues français au Québec, une importante différence de 26 points! De plus, près de 26% des francophones du Québec s’estimaient aptes à soutenir une conversation en anglais alors qu’à peine un peu plus de 4% des Anglo-Ontariens pouvaient parler le français.

En outre, les Franco-Ontariens déclassaient les Anglo-Québécois avec un taux de bilinguisme s’élevant à 82% de leurs effectifs, contre seulement 37% chez les anglophones du Québec. Enfin, 86% des allophones ontariens connaissaient au moins l’anglais alors que seulement 47% des allophones du Québec pouvaient soutenir une conversation en français.

Au recensement de 2001 on a constaté que le bilinguisme a fait plus de progrès en 30 ans au Québec qu’en Ontario. En effet, le bilinguisme a augmenté de plus de 13 points chez nous, comparativement à moins de 3 points chez nos voisins. Avec 41% de bilingues en 2001, le Québec s’est davantage démarqué de l’Ontario : nos voisins n’en comptaient alors que 12%.
Rappelons que la Charte de la langue française n’avait pas pour objectif de faire du Québec un territoire aussi « unilingue français » que l’Ontario était alors « unilingue anglais ». M. Camille Laurin l’a d’ailleurs clairement exprimé en 1977 : « certains détracteurs de notre politique veulent [la] caricaturer sous l’image d’un repli sur soi, d’un unilinguisme qui [nous] couperait du reste de l’Amérique du Nord. Rien n’est plus faux » (Laurin 1977, 48).

Si les cours d’immersion française ont contribué au progrès du bilinguisme en Ontario, la politique linguistique du Québec a eu un effet beaucoup plus grand, notamment chez les anglophones, dont 68% s’estiment aptes à parler le français.

Une technique de comparaison utilisée par Duchesne en 1977 appliquait aux groupes linguistiques du Québec les taux d’unilinguisme et de bilinguisme français-anglais de l’Ontario [6]. Cet exercice conduit à une « population attendue » que l’on compare ensuite à celle réellement recensée. Duchesne a ainsi fait voir, qu’en 1971, le Québec aurait recensé 1,04 million de francophones unilingues de plus que ce que l’on a effectivement dénombrés. De son côté, la minorité anglophone du Québec aurait compté 354 400 bilingues supplémentaires. Enfin, on aurait dénombré 249 700 « unilingues français [7]» de plus parmi les allophones.

Le tableau 1 donne, dans la partie du haut, la situation telle que recensée en 2001. Quant à la partie du bas, c’est ce que nous aurions obtenu si les taux ontariens avaient été appliqués à la population du Québec.


Selon les données du recensement de 2001, 1 653 600 francophones supplémentaires auraient été unilingues tandis que la minorité anglophone se serait enrichie de 146 900 bilingues de plus. Chez les allophones, on aurait recensé 450 500 personnes de plus capables de parler le français. Ces résultats pour 2001, comparés à ceux de Duchesne pour 1977, font voir que globalement, le Québec et l’Ontario ont divergé au lieu de converger.

En effet, alors qu’en 1971 les calculs de Duchesne conduisaient à une modification de 27,3% des résultats du recensement au Québec, c’est 31,6% que nous obtenons pour 2001 (34,2% si on calcule avec les taux ontariens de 1971 [8]). Étant donné qu’en 1996 nous en étions à 29,2% (Pailllé 2003, 122), la divergence déjà observée s’est donc poursuivie [9].

Compte tenu de l’augmentation de 19% de la population québécoise de langue maternelle française, il y a eu régression de l’unilinguisme chez les francophones en 30 ans, car la population francophone attendue après application des taux d’unilinguisme anglais chez les Anglo-Ontariens n’a augmenté que de 14%. Chez les anglophones du Québec, la régression des bilingues attendus après application du taux de bilinguisme des Franco-Ontariens est moindre (-15%) que celle de l’ensemble des effectifs recensés (-25%), ce qui révèle là encore un progrès [10].

Enfin, en ce qui concerne la population québécoise de langues maternelles tierces, la population attendue connaissant au moins le français (somme des unilingues avec les bilingues) dépassait la population recensée en 2001 de 24%. C’est beaucoup moins que les 83% obtenus par Duchesne dans sa comparaison avec l’Ontario sur la base du recensement de 1971.

Bref, si la connaissance du français a progressé au Québec, c’est principalement dû au progrès du bilinguisme français-anglais alors que le bilinguisme a beaucoup moins augmenté en Ontario. Tandis que le Québec cherche à devenir « aussi français que l’Ontario est anglais », la province voisine de son côté ne parvient pas à devenir aussi bilingue que le Québec.




La langue parlée à la maison

Au recensement de 1971, 85% de la population ontarienne parlaient l’anglais au foyer, comparativement à 81% pour le français au Québec. La comparaison par Duchesne des données sur les langues parlées au foyer à celles sur la langue maternelle, montrait que le français n’avait fait que des gains nets insignifiants au Québec (moins de 4 000), alors que l’anglais en Ontario jouissait de gains nets de près de 600 000 locuteurs supplémentaires.

Par ailleurs, la minorité anglo-québécoise avait fait des gains nets de 99 000 personnes alors que la minorité franco-ontarienne avait connu une lourde perte de 130 000 personnes, soit une anglicisation nette de l’ordre de 30% [11]. Du côté des personnes de langues maternelles tierces, plus de 40% de celles recensées en Ontario s’exprimaient en anglais au foyer tandis que seulement 9% de celles domiciliées au Québec avaient opté pour le français. De plus, contrairement à la situation ontarienne où la minorité francophone ne faisait aucun gain significatif auprès des groupes tiers (0,3% seulement), les allophones du Québec avaient choisi l’anglais dans une proportion de près de 23%.

Mais qu’en était-il en 2001? La majorité anglophone de l’Ontario a perdu quelques points (de 85,1% à 82,7%) alors que la majorité francophone du Québec a augmenté de plus de deux points (de 80,8% à 83,1%). Serions-nous alors en présence d’un renversement de situation? Non, si l’on tient compte des mouvements migratoires.

En effet, le recul relatif des anglophones en Ontario ne vient pas d’une érosion de l’anglais, mais plutôt de la forte immigration internationale qui apporte surtout des allophones. C’est le premier facteur qui explique que la province canadienne la plus populeuse comptait 1,18 million d’allophones de plus qu’au Québec en 2001, comparativement à une différence de 880 000 en 1971 [12].

Ce sont aussi les migrations qui expliquent la baisse de l’importance relative des Anglo-Québécois qui sont passés de 14,7% à 10,5% de la population. Comme on sait, les anglophones du Québec sont nombreux depuis plusieurs décennies à migrer dans d’autres provinces canadiennes sans retours équivalents en sens inverse (OQLF 2005, 85-88).

Contrairement à la minorité anglophone du Québec qui voit son poids démographique diminuer par le jeu des migrations interprovinciales, la minorité francophone ontarienne assiste, quant à elle, à sa propre anglicisation par l’usage plus fréquent, voire exclusif, de l’anglais au foyer. Cette minorité comptait, en 2001, 45 000 locuteurs de moins que 30 ans plus tôt.

Tant en Ontario qu’au Québec, la proportion d’allophones qui parlaient leurs langues maternelles au foyer a baissé entre 1971 et 2001. Dans le cas de l’Ontario, la différence est d’un peu plus de 2 points (de 59,4% à 57,2%) tandis qu’elle est de près de 11 points au Québec. Les allophones québécois qui ont conservé l’usage de leur langue maternelle au foyer comptaient pour 68,1% des effectifs en 1971 contre seulement 57,2% 30 ans plus tard. Cependant, cette différence est artificiellement trop grande, car elle résulte de deux changements importants apportés dans les questionnaires des recensements de 1991 [13] et de 2001 [14].

L’application à la population du Québec des taux de substitutions linguistiques observés en Ontario permet de mesurer les effets positifs de la politique linguistique québécoise après 30 ans. Le tableau 2 montre que l’on aurait recensé 388 700 personnes de plus parlant le plus souvent le français à la maison. Cette hausse viendrait notamment de la francisation de 166 400 allophones, dont 155 900 (158 400 – 2 500) qui auraient préféré le français à l’anglais.



Eu égard à la pénétration du français au sein de la population allophone du Québec, nous avions conclu dans notre précédente étude basée sur le recensement de 1996, « que le progrès parcouru [était] de près de 18% de l’objectif visé en 1977 » (Paillé 2003, 135). En outre, en appliquant les taux ontariens de 1971 à la population du Québec de 1996, nous ajoutions que « l’objectif visé aurait été comblé à 22% » (ibid., 136). Optant pour une solution médiane, nous avions alors conclu « que le Québec [avait] comblé environ le cinquième de l’écart qui le séparait de l’Ontario » (ibid., 141) il y a 30 ans.

Le présent examen, basé sur le recensement de 2001, indique un progrès de près de 27% en 30 ans, voire de 31% en utilisant les comportements observés en Ontario en 1971 plutôt que ceux de 2001. Toutefois, un gain supplémentaire de 9 points en cinq ans seulement (1996-2001) est douteux! Une partie de ce « gain » provient indubitablement des modifications apportées à la version française du questionnaire au recensement de 2001, version qui a favorisé artificiellement le fait français au Québec (Castonguay 2005).

La réalité se situerait donc entre 18% et 27%, ou entre 22% et 31%, deux intervalles de 9 points qui se recouvrent partiellement. En optant encore une fois pour un ordre de grandeur médian, ou pourrait estimer que le progrès réel de l’attraction du français sur les allophones du Québec en 2001, comparativement à celle de l’anglais en Ontario, tournerait autour de 25% de l’objectif visé par le législateur en 1977.

Conclusion

Après 30 ans d’une politique linguistique dont le noyau central se trouve dans la Charte de la langue française, des progrès ont été notés dans plusieurs domaines. Ces progrès se sont manifestés à des degrés divers, les uns très solides, d’autres marquant le pas. La référence à la situation de l’anglais en Ontario, déjà formulée en 1977, permet de mesurer le progrès accompli dans certains domaines.

La connaissance du français au Québec a fait des progrès auprès des anglophones et des allophones alors que l’anglais n’a nullement été rejeté par la majorité francophone. Contrairement aux craintes que certains ont formulées en 1977, la Charte de la langue française n’a pas amené les francophones à se montrer réfractaires à l’anglais. Les espoirs de M. Camille Laurin, parrain de la loi 101, se sont avérés : le renforcement du français s’est accompagné d’un apprentissage soutenu de l’anglais par la majorité d’expression française du Québec.

Les allophones du Québec s’estimaient beaucoup plus nombreux à pouvoir s’exprimer en français en 2001 que ceux recensés en 1971. Malgré la difficulté de comparer les données des recensements de 1971 et de 2001, on peut tout de même affirmer que l’Ontario est toujours une terre d’anglicisation des populations issues de l’immigration internationale tandis qu’au Québec, l’augmentation du pourcentage d’allophones faisant usage du français au foyer (de 9,3% à 19,7%) n’est qu’en partie réelle.

En somme, n’est-il pas singulier que 30 ans après la loi 101, le bilinguisme individuel au Canada, pourtant qualifié de «symbole de l’identité canadienne» (Churchill 1998, 13), soit encore le fait de la population québécoise avant d’être celui de l’Ontario, voire de tout le «Canada anglais»?


***



Bien que le français ne trouve pas sa quote-part dans les substitutions linguistiques des allophones – il faudrait pour cela que 90% des substitutions se fassent vers le français –, il faut reconnaître qu’il y a eu progrès au cours des trois dernières décennies du vingtième siècle.

Les exercices de comparaison que nous avons faits nous ont amené à conclure, dans un premier temps, qu’environ le cinquième de l’objectif visé en 1977 a été comblé en 1996 et, dans un deuxième temps, que le quart a été réalisé en 2001. Produit indirect de notre politique linguistique (Paillé 2006, 25-27), il faut beaucoup plus de temps pour observer des résultats tangibles dans les comportements linguistiques au foyer que dans le domaine public.

En comparaison à l’Ontario anglophone, le Québec est maintenant plus français qu’il y a 30 ans. Mais il n’est pas encore « aussi français que l’Ontario est anglais ». Comme nous sommes toujours loin du modèle visé, modèle qui change par ailleurs, il y aurait encore beaucoup à faire pour que le statut du français au Québec soit l’équivalent du statut de l’anglais en Ontario. Compte tenu du contexte linguistique nord-américain, cet écart pourrait ne jamais être totalement comblé. Restera cependant à s’en rapprocher de plus en plus.


Bibliographie

Amyot, Michel éd. (1980), La situation démolinguistique au Québec et la Charte de la langue française, Québec, Conseil de la langue française, 160 p.


Cardinal, Linda (2006), compte rendu de : Michael A. Morris éd. (2003), Recherches sociographiques, mai-août (XLVII, 2), p. 397-399.


Castonguay, Charles (2003), « Politiques linguistiques et avenirs des populations de langue anglaise et de langue française au Canada », dans : Michael A. Morris éd., p. 174-234.


Castonguay, Charles (2005), Incidence du sous-dénombrement et des changements apportés aux questions de recensement sur l'évolution de la composition linguistique de la population du Québec entre 1991 et 2001, Montréal, Office québécois de la langue française, Étude 3, 29 p.


Churchill, Stanley (1998), Nouvelles perspectives canadiennes. Les langues officielles au Canada : transformer le paysage linguistique/New Canadian Perspectives. Official Languages in Canada : Changing the Language Landscape, Ottawa, Patrimoine canadien/Canadian Heritage, ii-104 p./ii-90 p.


Duchesne, Louis (1980), « Quelques données démographiques sur un Québec aussi français que l’Ontario est anglais », dans : Michel Amyot éd., La situation démolinguistique au Québec et la Charte de la langue française, Québec, Conseil de la langue française, p. 41-50.


Laurin, Camille (1977), Le français, langue du Québec, [Montréal], Éditions du jour, 214 p.


Morris, Michael A. éd. (2003), Les politiques linguistiques canadiennes : une approche comparée, Paris, L’Harmattan « Espaces discursifs », 235 p.


Office québécois de la langue française (2005), Les caractéristiques linguistiques de la population du Québec : profil et tendances, « Suivi de la situation linguistique, fascicule 1 », Montréal, OQLF, 101 p.


Paillé, Michel (2003), « Les langues officielles du Canada dans les provinces de Québec et d’Ontario : une comparaison démographique », dans : Michael A. Morris éd., p. 111-151.


Paillé, Michel (2006), « La portée de la loi 101 se limiterait-elle au domaine public par peur de l’“assimilation” », L’Action Nationale, (XCVI-9), novembre, p. 23-37.


Picard, Jean-Claude (2003), Camille Laurin. L’homme debout, Montréal, Boréal, 561 p.


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Statistique Canada, (2003), « Population selon la langue maternelle […], par langue parlée à la maison […], Canada, provinces et territoires […], recensements de 1996 et 2001, Ottawa, Ministre de l’Industrie, n° 93F0024XDB96010 au catalogue.



Notes et références

[1] Les recherches conduisant à cet article ont été rendues possibles grâce à une subvention de la Chaire Hector-Fabre d’histoire du Québec. L’auteur exprime sa reconnaissance à M. Robert Comeau, premier titulaire de cette chaire.
[2]L’auteur était à l’époque chercheur associé à la Chaire Hector-Fabre d’histoire du Québec, Université du Québec à Montréal.
[3] Si l’anglicisation des allophones en Ontario devient un modèle pour la francisation des allophones du Québec, l’« assimilation » des Franco-Ontariens n’est pas prétexte pour souhaiter le même sort à la minorité anglo-québécoise.
[4] Les lecteurs intéressés par ces aspects pourront consulter l’ouvrage de Duchesne (1977) ainsi que le nôtre (Paillé, 2003).
[5] Notre étude antérieure en compte 17 (Paillé, 2003, p. 146-152).
[6] Précisons que les taux ontariens sont appliqués de manière croisée à la population québécoise. Ainsi, les taux de la majorité anglophone de l’Ontario sont appliqués à la majorité francophone du Québec ; de même pour les minorités. Chez les allophones, le degré de connaissance de l’anglais en Ontario devient celui de la connaissance du français au Québec ; à l’inverse pour l’autre langue.
[7] Dans les faits, ces allophones sont bilingues puisqu’ils peuvent s’exprimer dans leur langue maternelle et en français. Ils pourraient même être trilingues s’ils parlent deux langues tierces.
[8] L’Ontario ayant changé entre 1971 et 2001, les taux de 1971 appliqués à la population de 2001 montrent les changements survenus au Québec comme si l’Ontario n’avait pas évolué.
[9] Une partie de cette évolution entre 1996 et 2001 pourrait venir des modifications apportées à la version française du questionnaire au recensement de 2001.
[10] Le départ d’anglophones unilingues pourrait y avoir contribué.
[11] Rappelons que ce pourcentage d’anglicisation ne vaut que pour les personnes recensées en 1971. Il exclut celle des générations antérieures que le rapprochement entre les langues maternelles et les langues d'usage au foyer ne permet pas de voir.
[12] La population allophone du Québec a augmenté de 96% alors que celle de l’Ontario a plus que doublé en 30 ans : 118%.
[13] Une chute brutale de 70,3% à 64,4% entre 1986 et 1991 montre très bien qu’il y a eu une importante rupture dans la série de données avec le recensement de 1991 (Castonguay 2003, 195).
[14] La baisse de 62,3% à 58,6% entre 1996 et 2001 est sans doute attribuable, en partie, aux changements apportés à la version française du questionnaire du recensement de 2001, version largement distribuée au Québec où se trouve concentrée la grande majorité des francophones du Canada (Paillé 2003, 150).